Notre Dame de Paris - Saint Jacques de Compostelle : 1925km en fauteuil roulant

jeudi 18 mai 2017

Mercredi 17 Mai 2017 - Jour 31, étape 20

 

Joyeux Anniversaires !

Départ : Pons
Arrivée :  Tenaille
Distance parcourue : 21,9 km
Podomètre : 26 353 pas
Cumul : 398 024 pas / 341,5 km
Météo : Voilé, lourd, pluie fine pour terminer
Rushes :  60,6 Go
 
 

Nous sommes le 17 Mai. Mamie fête ses 83 ans de malice et de douceur, l'oeil rieur, le sourire bienveillant. Nous l'embrassons bien fort avant de  charger nos affaires... dans un Kangoo, le Tétris est presque trop simple, on nous a habitué à mieux ! Baptiste nous conduit à Pons, où d'immortels Pèlerins de bronze nous attendent de pied ferme.
 
Nous sommes le 17 Mai. Tout pile un moi que nous avons quitté le Parvis de Notre Dame. Nous avançons sur de petites routes bordées de vignes et de cerisiers, de coquelicots égarés entre routes et champs. Fleurs de papier de soie, fragiles, sauvages, résistantes en terre et vulnérables à la cueillette.

Le ciel est lourd, nous avons chaud et nos muscles payent les excès du généreux repas d'hier soir. Mais c'est pas de notre faute, c'était trop bien aussi.

Les garçons filent sans que je ne trouve la ressource de revenir à leur hauteur de moi-même. Alain traverse tout droit aux intersections, ma voix suave de GPS exilé s'étant perdue dans blés dansants. Ce qui nous vaut quelques détours, mais aussi la rencontre de sympathiques cyclistes qui tiennent à participer à notre aventure (même pus besoin de s'asseoir manger pour trouver des financements) et visitons la discrète Eglise de Saint Quantin de Rançanne. C'est vrai que personne n'aurait pensé à cette halte, énième village plein de silence et de souvenirs lointains. Alain fait sonner sa guitare et résonner sa voix douce et puissante. Joli moment, pause frugale, départ engourdi(ne).

Je me sens déjà rincée de fatigue lorsque nous empruntons un bout de départementale, et que la pluie rince à son tour ces gilets jaunes dont elle doit désapprouver la coupe. Ou les scratchs, c'est vrai que c'est vilain les scratchs. Les gouttes sont fines et nous résistants, mais nous avons hâte d'arriver.

Mes cordes vocales renoncent à nous faire gagner un kilométrage précieux et n'expriment plus qu'une once de vague prévention routière sous la forme du borgborisme 'TURE ! qui indique à Alain de se déporter sur le bas-côté. Inutile de s'encombrer du début du mot qu'il n'entendra pas et faire porter plutôt ce qu'il me reste d'énergie vocale dans une syllabe puissante. Chaque détail compte quand on est fatigués et en danger potentiel.

La belle surprise du soir, c'est non seulement Laurik qui a réussi à nous rejoindre malgré de laborieuses péripéties téléphoniques, mais surtout Charlotte, jeune marionnettiste éblouissante de vie et de gentillesse qui partage notre gite. Une joyeuse soirée aux enceintes bolées et au feu de cheminé inspirant. A vos crayons, jeunes pèlerins.
 
 
 
 
 

 


 









 
 
 



 
 
 



 

































 






 

















































































































































 
 
 

 



Encore Joyeux Anniversaire Mamie, Joyeux Anniversaire Alain, Joyeux Anniversaire Phénix !

5 commentaires:

  1. Salut c'est michel nous avons partagé ta bière à Sainte je vois sur les photos que vous avez rencontré pèlerine Belge j'ai partagé un halte jacquaire avec elle,ela avait super mal aux pieds etelle avait pris de super coup de soleil vous lui donnerez le bonjour moi j' ai repris le train à PONS pour des raisons familiales je repartirai des que possiblepour les cerises vous devez encore attendre quelques jours!!!salut et bon courage à bientôt michel de chelles

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  2. Et Papou aurait eu 106 ans... Date célèbre pour notre famille!
    Sophie/maman

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  3. Ce jour le papier de Didier Darrigrand, votre hospitalier de Etrochon dans la NR des deux sèvres..... Nous ne vous oublions pas..... www.tranquilles.fr
    Alain et Alice, partis de Paris mi-avril, comptent arriver à Compostelle avant la fin juillet.
    Un duo atypique, en route vers Compostelle, a fait étape au gîte de la rue Saint-Jean à Melle. Alice la réalisatrice et Alain le sportif.

    Faire le chemin vers Compostelle demande bien souvent du courage. Il en faut d'autant plus quand on est cloué à un fauteuil roulant. C'est le cas d'Alain Douniama, touché par une sclérose en plaque il y a presque dix ans. « Nous nous sommes rencontrés autour des chansons d'Alain, explique celle qui l'accompagne, Alice Wagret, jeune femme qui ne manque ni d'assurance ni de dynamisme. Il cherchait quelqu'un pour donner une structure à ses écrits ».

    L'envie de témoigner

    Alice est réalisatrice à la Cité du cinéma et collaboratrice du Jamel Comedy Club. « J'ai été touchée par les valeurs que défend Alain. Quand il m'a demandé d'organiser son voyage vers Compostelle, j'ai dit oui. » La motivation d'Alain, c'est l'envie de témoigner, pour son fils Omaël, âgé aujourd'hui de 21 mois. « J'ai vu des gens diminués par le handicap ou la maladie et qui pourtant parviennent à réaliser des exploits. Ça m'a donné envie de foncer. J'ai retrouvé mon âme de sportif. »
    Alain, jardinier de formation, était aussi un grand sportif, vice-champion de France de taekwondo, qu'il enseignait. « J'ai 47 ans. La maladie a évolué très vite, je me retrouve en fauteuil roulant alors que je faisais 3.000 pompes par jour. Je mesurais 1,83 mètre, je suis passé à 1,10 mètre ». Le choc est, on l'imagine, brutal.
    Restait à planifier le voyage, le parcours, le matériel et les hébergements. « Nous avons trouvé une partie des réponses à nos questions, précise Alice, avec l'espoir de trouver les autres au cours du cheminement. » Parti de Notre-Dame de Paris le 17 avril, le duo a choisi la voie de Tours et tente de s'adapter au fur et à mesure, à commencer par le chemin, qui n'est pas toujours praticable en fauteuil roulant sans risquer de nombreuses crevaisons.
    « J'essaie d'anticiper sur le plan logistique mais je suis plus dans l'écoute du trajet que dans la crispation de la logistique. » Quelles impressions au bout de quelques centaines de kilomètres ? « Les difficultés ne sont pas là où on les attendait », réagit le duo.
    Pour elle la peur de ne pas suivre physiquement, pour lui les douleurs aux mains, son seul moteur pour entraîner fauteuil et remorque. Alain tracte une remorque remplie des bagages, permettant à Alice d'enregistrer quasi en permanence, vidéos et photos, dans l'idée de réaliser un film.
    « Je ne sais pas encore ce que je ferai de toutes ces images à terme mais chaque soir j'alimente notre blog pour informer ceux qui nous suivent à distance. L'idée première était de faire un documentaire pour Omaël, c'est toujours notre priorité, mais le voyage résonne en moi bien plus que je ne l'avais imaginé, notamment en raison des rencontres. »
    Le chemin, c'est aussi prendre le temps. « On a beaucoup de chance et la France est belle », conclut Alain dans un sourire.

    Le périple d'Alain et Alice, « Du fauteuil au phénix », est à suivre sur leur blog. http ://dufauteuilauphenix. blogspot.fr

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  4. De tout coeur avec vous, je suis le blog et suis émerveillé par votre courage, ténacité et votre humanisme.
    Bisous
    Philippe (Fresnes)

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  5. Magnifique ! Merci et bravo mon ami :-)
    Frédéric (Fresnes)

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