Mercredi 19 Avril 2017 - Jour 3, étape 3

Champs, Chartres, Cheveux

Départ : Nogent-le-Phaye (Maire, place de l'Eglise)

Arrivée : Chartres (Cathédrale puis Auberge de Jeunesse)

Distance parcourue : 8,5 km

Podomètre : 11 033 pas & un peu de course que le podomètre n'a pas comptabilisé comme des pas.

Cumul : 63475 pas / 51,5 km

Météo : Temps frais et venteux, très ensoleillé

Ampoules : On ne compte plus, je vais arrêter cette rubrique déprimante.

Rushes : 37 Go

 

Au vu de la journée d'hier et de la fatigue déjà accumulée, nous décidons de nous reposer le matin et Christel propose de nous approcher de Chartres en voiture. Nous avons pour l'instant fait plus de 20 km par jour, avec des paysages très vallonnés et en étant très accompagnés. L'étape prévue est de plus de 40 km, ce qui est hors de question dans cet état de fatigue. Entre Dourdan et Chartres, nous serons seuls et il y a a priori surtout de la départementale chantante à prévoir. Nous ne louperons donc pas grand chose à nous économiser. Nous choisissons le joli village de Nogent-le-Phaye, situé à un peu moins de 10 km de Chartres pour débuter notre étape du jour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant cela, la frimousse devenue familière de Mamar pointe son nez, accompagné d'Ibrahim ! Ils viennent voir si tout va bien et si nous avons besoin d'accompagnement aujourd'hui ! Les gars, vous êtes incroyables ! Nous allons tenter l'étape à deux, mais ils veillent sur nous et promettent de nous rejoindre à Chartres si nécessaire.

Cette matinée au calme me permet d'écrire l'article d'hier. Difficile d'être en flux tendu de vécu/  digestion/ retranscription. Mais vos retours, vos messages, vous savoir attentifs à cette aventure me porte et c'est chouette à faire même si je ne me pose jamais vraiment. J'espère juste que je n'écris pas trop de bêtises car si je ne peux pas prendre le temps de relire si je veux dormir (et je veux dormir). Nous prenons en tous cas un bon petit déjeuner puis déjeuner, encore une fois grâce à nos anges Christel & Eric. Il n'y a que le Tiramisu que nous terminerons en voiture pour ne pas perdre trop de temps, mais il a le charme d'être bon partout.

Avec Christel, nous avons dit à Alain que beaucoup de photos et de vidéos circulaient sur les réseaux sociaux, et que vous êtes nombreux à nous envoyer de l'énergie. Il souhaite aller voir tout ça, mais c'est très chargé en émotions à chaque fois. On fait par petits bouts. Ce matin, je lui ai lu l'article du premier jour. Je ne savais pas que mes bras pouvaient recevoir tant de larmes. Alain parle beaucoup du fait de pleurer. Quelque chose se connecte très profondément en lui, c'est si fort à vivre. C'est très beau et très puissant. Peut-être autant que de le voir marcher. Parce que oui, Alain recommence à se lever, et en une seule journée les progrès sont hallucinants. Je ne sais pas si Jésus y est pour quelque chose, mais une force mystique nous accompagne. Je crois juste que c'est votre amour qui fait ça.

Nous avons beaucoup de courbatures, et Alain souffre surtout énormément du bras gauche, dont la maladie tente de s'emparer. Cette maladie qui lui a pris ses jambes, mais qui perd du terrain sur elles ces dernières heures. Bien entendu cette énergie du départ, toutes ces émotions en si peu de jours, tout cela met dans un état d'euphorie qui peut expliquer aussi ce bout d'autonomie retrouvée. Mais à voir, c'est incroyable. Déjà hier il se tenait souvent debout, ce matin il se déplaçait en se tenant aux murs, il a monté des escaliers très abruptes seul, et ce soir, il  a même fait quelques pas sans support... A ce rythme, il terminera l'Espagne en petites foulées, non ?

 

 

En parlant de petites foulées, cette journée "reposante" aura été le calvaire de mes pieds, qui n'ont pas compris la transition marche sur vingt kilomètres / footing sur dix. Cumulé au fait que le départ tardif m'a fait oublier de mettre de la crème anti-frottements, acte que je regrette de tout mon Achille, je vous épargne la photo soeur de celle des mains d'Alain...

 

 

La trajet fut en tous cas très agréable, ensoleillé, assez safe (#GiletJauneForEver), un peu de chemins (juste assez pour bénir ce fauteuil ! Serge, nous te remercions chaque jour !! http://www.mouvly.com/ ) et beaucoup de pistes cyclables. Chartres est une ville magnifique malgré son relief qui a eu raison de nos poumons, bras et dos. Heureusement, nous avons croisé Philippe qui nous a bien aidé sur la montée le plus raide et la plus longue de mon existence, et on commence à trouver la technique pour gérer les descentes comme des maîtres !

 

 

Je suis seule à entrer dans la Cathédrale pour aller faire tamponner nos Crédentiales, Alain la visitera demain. Cependant, touché par son histoire, l'hôte d'accueil François-Régis sort à la rencontre d'Alain. Un échange très touchant option Bernard au carré (dédicace to the happy few, dommage que les vidéos ne chargent pas).

Le cumul  participation à la discussion / GoPro d'une main / 5D de l'autre / enfilage de k-way de l'a... euh... / me donne quelques crampes, mais c'est un art que je suis heureuse d'apprendre !

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous dirigeons ensuite vers l'Auberge de Jeunesse réservée par Johanna, notre ange des hébergements qui se démène depuis Paris pour soulager notre logistique. L'accès handicapé est en cours de construction mais il y a déjà des aménagements et un monte-fauteuil... situé en haut de 4 petites marches qu'Alain monte en se tenant d'une main à la rambarde, son fauteuil à bout de bras dans l'autre. Je vous promets que j'ai essayé d'intervenir.

 

 

Soirée tranquille, nous discutons beaucoup. Le regard d'Alain est de plus en plus lumineux. Nous parlons de vous tous, de nos émotions, puis il se fait tard et "soeur Alice" comme il dit s'occupe des images et du texte du jour. Sacré jour.