Notre Dame de Paris - Saint Jacques de Compostelle : 1925km en fauteuil roulant

vendredi 21 avril 2017

Jeudi 20 Avril 2017 - Jour 4, pas d'étape


Chants, Chartres, Heureux


Pause et Visite de Chartres

Podomètre : 13 893 pas.. mais dans la ville, pas d'avancée du chemin ce jour !

Météo : Très ensoleillé, un peu frais

Rushes : 79,8 Go
 
 
 
 
 
 
 

Encore très fatigués de la veille, nous confirmons notre envie de prendre notre temps aujourd'hui et de visiter la ville. Christel s'est libérée demain, vendredi, pour nous conduire à Orléans, ce qui nous permet de garder la chambre à Chartres une seconde nuit, et donc de laisser les bagages à l'Auberge pour la journée. C'est le coeur et le dos bien légers que nous partons donc à la découverte de cette ville fantastique dont Alain tombe rapidement amoureux. Nous empruntons une pente plus douce que la veille pour arriver sur les hauteurs et nous faisons un nombre incalculable de belles rencontres. La ville semble respirer pour nous ! Bon, oui, c'est très égocentré mais nous ressentons réellement une énergie positive énorme toute cette matinée. Tous les passants et commerçants à qui nous nous adressons semblent porter notre projet avec naturel et amour. En flânant dans les ruelles de pierres où résonne l'Histoire, "on pourrait presque entendre les calèches" remarque Alain.
Nous apprécions également que tout soit très accessible aux personnes à mobilité réduite malgré le dénivelé énorme de la ville. Les trottoirs sont par exemple souvent larges et lisses, même dans la vieille ville, les rampes d'accès toujours à proximité, les regards bienveillants.
Nous sommes à la recherche d'un accordeur pour la guitare et d'un cuissard de cycliste pour  atténuer l'assise d'Alain. Même lorsque nous ne trouvons pas nous sommes guidés et soutenus par tous. Un merci tout spécial aux vendeurs et vendeuses d'Athena Musique, de Véloxygène & d'Endurance Shop !

 
 
 
 


 

 
 
 
 
 
Le temps est magnifique, c'est donc avec joie que nous faisons halte à la Crêperie du Cygne. Le fait de ne plus être dans Paris nous permet de profiter de ce moment sans percer notre budget serré. Nous sommes rejoints avant la fin du repas par (allez, devinez...) eh, oui, notre Mamar national, accompagné cette fois de Mehdi. Nous nous baladons un peu avant d'aller visiter la splendide et incontournable Cathédrale. Nous sommes fascinés par la grandeur, la beauté et la sérénité des lieux. Nous passons des heures à contempler les détails des sculptures et des vitraux, à décrypter les inscriptions, les symboles, les histoires racontées ou cachées dans ces travaux.

 

 
 
 
 
 
 
Cette étape était très importante dans la volonté d'Alain de se familiariser avec les traces des Alchimistes, ces scientifiques-magiciens qui ont tant modelé les mots que les métaux. Nous découvrons avec admiration non seulement les vitraux "classiques", à base de sable et pigmentés comme nous le voyons souvent, et ceux intégralement réalisé en métal fondu, étiré, épuré jusqu'à la transparence. Car en effet, lorsque l'on retient que la recherche des Alchimistes portait sur la "transformation du plomb en or", il est en réalité question de la fusion extrême du métal, afin de le débarrasser de ses impuretés, puis il est travaillé jusqu'à être assez fin pour laisser passer la lumière, lumière du soleil, rayons de soleil d'or, mi, c'est la moitié d'un tout. Euh, non, arrêtons nous à l'Or : Il s'agit bien de la lumière dorée du soleil qui passe au travers du métal lavé comme peut l'être l'âme.

 
"C'est notre but", affirme Alain, "que celui de laisser passer la lumière, comme ce métal. Même s'il n'est pas facile de se désépaissir, de devenir moins épais, de devenir moins con. Nous sommes le métal et le creuset. Tu es l'Eglise et celui qui l'habite." (fin de citation, je vous préserve de trop de noeuds au cerveau pour aujourd'hui !)
 




 



































 

Nous observons de très belles choses, et apprenons notamment qu'au sol de la Cathédrale, sous les chaises, se trouve un labyrinthe. Symbole tout d'abord du pèlerinage en tant que chemin intérieur à effectuer, il est également celui du parcours de la vie vers la mort, en passant par des tronçons sinueux et d'autres plus droits ou plus limpides. La forme ronde et la position de ce labyrinthe correspond exactement à celle de la Rosace qui nous surplombe, comme si la Cathédrale pouvait être "pliée" et qu'elle avait laissé cette trace au sol. Ainsi, lorsque l'on atteint le centre, c'est à dire la mort, cet inévitable point d'arrivé commun à tous, la Cathédrale nous livre un message d'espoir : par connexion entre le centre et celui de la Rosace, nous nous élèverons tous vers le Divin, que l'on entende cette explication religieusement ou non. Le parcours de la vie nous mène en tous cas à la découverte (de soi, du monde, du reste) et à l'apaisement dû à cet apprentissage. Puisses-tu dire vrai, Labyrinthe, et que chacun fasse le chemin qui lui correspond.  Le notre est encore long, et c'est ma lumineuse amie Chloé qui nous y rejoint en cette fin d'après-midi ! Nous passons à la gare toute proche la rejoindre puis allons prendre le Soleil dans le très joli Parc des Bords de l'Eure.



 Il y a des animaux et des familles qui semblent heureuses, c'est très agréable, même si personnellement je ne me relâche pas tout à fait car je me prépare à capter la réaction d'Alain lorsqu'en se retournant pour regarder les enfants jouer il posera son regard sur... Omaël ! Eh oui, Johanna, Sandrine et Rudy passeront la soirée avec nous, bientôt rejoints par Kevin & Loïc.

















Nos discussions sont puissantes, au bord du mystique et bouleversantes. Cette nourriture de l'âme déstabilise autant qu'elle fascine, et sait en tous cas nous faire réfléchir et grandir. C'est décidemment en laissant passer la lumière que l'on fait disparaitre les zones d'ombres... Ce qui en effet implique d'être un peu fêlés, certes !

Sandrine magnétise ma cheville car un début de tendinite me guette. En dehors des ampoules que je ne cherche même plus à situer, je souffre beaucoup de la tranche extérieur de mon pied gauche et de la cheville gauche (ça fait beaucoup de gauche, ça doit être mon côté Mélanchoune... Bon, on avait dit pas les vêtements). J'avais pourtant changé de chaussures pour que ma cheville soit mieux maintenue mais la fatigue et l'effort n'aident pas beaucoup.
 

Chartres by (bye) night


Avant les adieux avec son Namour Omaël, nous allons tous manger un fallafel dans le vieux Chartres. Alain ne peut pas s'empêcher d'étrenner son accordeur flambant neuf, et quand on connaît la voix de Chloé on ne peut qu'espérer un duo imminent. Avec le froid, nous ne trouvons refuge que dans le sas du parking, lieu non moins glamour qu'interdit semble t-il. Nous ne pouvons pas rester plus de quelques accords, mais au vu de notre état de fatigue, il est de toutes façons préférable que nous allions nous coucher !





Nous sommes raccompagnés à l'Auberge en voiture (c'est toujours une belle côte et une bronchite  d'économisées, merci !), et découvrons au passage une parcelle de la magnificence nocturne de la ville : de nombreux bâtiments historiques (églises, lavoirs, écluses à l'ancienne...) sont décorés par projections lumineuses. Une merveilleuse clôture pour une journée qui ne le fut pas moins !
 

Des énergies très fortes, inattendues et très présentes avec nous pour la suite. Nous ne nous sentons pas seuls.

 

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