Chants, Chartres, Heureux
Pause et Visite de Chartres
Podomètre : 13 893 pas.. mais dans la ville,
pas d'avancée du chemin ce jour !
Météo :
Très ensoleillé, un peu frais
Rushes : 79,8 Go
Encore très fatigués de la
veille, nous confirmons notre envie de prendre notre temps aujourd'hui et de
visiter la ville. Christel s'est libérée demain, vendredi, pour nous conduire à
Orléans, ce qui nous permet de garder la chambre à Chartres une seconde nuit,
et donc de laisser les bagages à l'Auberge pour la journée. C'est le coeur et
le dos bien légers que nous partons donc à la découverte de cette ville
fantastique dont Alain tombe rapidement amoureux. Nous empruntons une pente
plus douce que la veille pour arriver sur les hauteurs et nous faisons un
nombre incalculable de belles rencontres. La ville semble respirer pour nous !
Bon, oui, c'est très égocentré mais nous ressentons réellement une énergie
positive énorme toute cette matinée. Tous les passants et commerçants à qui
nous nous adressons semblent porter notre projet avec naturel et amour. En
flânant dans les ruelles de pierres où résonne l'Histoire, "on pourrait
presque entendre les calèches" remarque Alain.
Nous apprécions également que
tout soit très accessible aux personnes à mobilité réduite malgré le dénivelé
énorme de la ville. Les trottoirs sont par exemple souvent larges et lisses,
même dans la vieille ville, les rampes d'accès toujours à proximité, les
regards bienveillants.
Nous sommes à la recherche d'un
accordeur pour la guitare et d'un cuissard de cycliste pour atténuer l'assise d'Alain. Même lorsque nous
ne trouvons pas nous sommes guidés et soutenus par tous. Un merci tout spécial
aux vendeurs et vendeuses d'Athena Musique, de Véloxygène & d'Endurance Shop !
Le temps est magnifique, c'est
donc avec joie que nous faisons halte à la Crêperie du Cygne. Le fait de ne
plus être dans Paris nous permet de profiter de ce moment sans percer notre
budget serré. Nous sommes rejoints avant la fin du repas par (allez,
devinez...) eh, oui, notre Mamar national, accompagné cette fois de Mehdi. Nous
nous baladons un peu avant d'aller visiter la splendide et incontournable
Cathédrale. Nous sommes fascinés par la grandeur, la beauté et la sérénité des
lieux. Nous passons des heures à contempler les détails des sculptures et des
vitraux, à décrypter les inscriptions, les symboles, les histoires racontées ou
cachées dans ces travaux.
Cette étape était très importante
dans la volonté d'Alain de se familiariser avec les traces des Alchimistes, ces
scientifiques-magiciens qui ont tant modelé les mots que les métaux. Nous
découvrons avec admiration non seulement les vitraux "classiques", à
base de sable et pigmentés comme nous le voyons souvent, et ceux intégralement
réalisé en métal fondu, étiré, épuré jusqu'à la transparence. Car en effet,
lorsque l'on retient que la recherche des Alchimistes portait sur la
"transformation du plomb en or", il est en réalité question de la
fusion extrême du métal, afin de le débarrasser de ses impuretés, puis il est
travaillé jusqu'à être assez fin pour laisser passer la lumière, lumière du
soleil, rayons de soleil d'or, mi, c'est la moitié d'un tout. Euh, non,
arrêtons nous à l'Or : Il s'agit bien de la lumière dorée du soleil qui passe
au travers du métal lavé comme peut l'être l'âme.
"C'est notre but",
affirme Alain, "que celui de laisser passer la lumière, comme ce métal.
Même s'il n'est pas facile de se désépaissir, de devenir moins épais, de
devenir moins con. Nous sommes le métal et le creuset. Tu es l'Eglise et celui
qui l'habite." (fin de citation, je vous préserve de trop de noeuds au
cerveau pour aujourd'hui !)
Nous observons de très belles
choses, et apprenons notamment qu'au sol de la Cathédrale, sous les chaises, se
trouve un labyrinthe. Symbole tout d'abord du pèlerinage en tant que chemin
intérieur à effectuer, il est également celui du parcours de la vie vers la
mort, en passant par des tronçons sinueux et d'autres plus droits ou plus
limpides. La forme ronde et la position de ce labyrinthe correspond exactement
à celle de la Rosace qui nous surplombe, comme si la Cathédrale pouvait être
"pliée" et qu'elle avait laissé cette trace au sol. Ainsi, lorsque
l'on atteint le centre, c'est à dire la mort, cet inévitable point d'arrivé
commun à tous, la Cathédrale nous livre un message d'espoir : par connexion
entre le centre et celui de la Rosace, nous nous élèverons tous vers le Divin,
que l'on entende cette explication religieusement ou non. Le parcours de la vie
nous mène en tous cas à la découverte (de soi, du monde, du reste) et à
l'apaisement dû à cet apprentissage. Puisses-tu dire vrai, Labyrinthe, et que
chacun fasse le chemin qui lui correspond.
Le notre est encore long, et c'est ma lumineuse amie Chloé qui nous y
rejoint en cette fin d'après-midi ! Nous passons à la gare toute proche la
rejoindre puis allons prendre le Soleil dans le très joli Parc des Bords de
l'Eure.
Il y a des animaux et des familles qui semblent heureuses, c'est très
agréable, même si personnellement je ne me relâche pas tout à fait car je me
prépare à capter la réaction d'Alain lorsqu'en se retournant pour regarder les
enfants jouer il posera son regard sur... Omaël ! Eh oui, Johanna, Sandrine et
Rudy passeront la soirée avec nous, bientôt rejoints par Kevin & Loïc.
Nos discussions sont puissantes,
au bord du mystique et bouleversantes. Cette nourriture de l'âme déstabilise
autant qu'elle fascine, et sait en tous cas nous faire réfléchir et grandir.
C'est décidemment en laissant passer la lumière que l'on fait disparaitre les
zones d'ombres... Ce qui en effet implique d'être un peu fêlés, certes !
Sandrine magnétise ma cheville
car un début de tendinite me guette. En dehors des ampoules que je ne cherche
même plus à situer, je souffre beaucoup de la tranche extérieur de mon pied gauche
et de la cheville gauche (ça fait beaucoup de gauche, ça doit être mon côté
Mélanchoune... Bon, on avait dit pas les vêtements). J'avais pourtant changé de
chaussures pour que ma cheville soit mieux maintenue mais la fatigue et
l'effort n'aident pas beaucoup.
Chartres by (bye) night
Avant les adieux avec son Namour
Omaël, nous allons tous manger un fallafel dans le vieux Chartres. Alain ne
peut pas s'empêcher d'étrenner son accordeur flambant neuf, et quand on connaît
la voix de Chloé on ne peut qu'espérer un duo imminent. Avec le froid, nous ne
trouvons refuge que dans le sas du parking, lieu non moins glamour qu'interdit
semble t-il. Nous ne pouvons pas rester plus de quelques accords, mais au vu de
notre état de fatigue, il est de toutes façons préférable que nous allions nous
coucher !
Nous sommes raccompagnés à
l'Auberge en voiture (c'est toujours une belle côte et une bronchite d'économisées, merci !), et découvrons au
passage une parcelle de la magnificence nocturne de la ville : de nombreux
bâtiments historiques (églises, lavoirs, écluses à l'ancienne...) sont décorés
par projections lumineuses. Une merveilleuse clôture pour une journée qui ne le
fut pas moins !
Des énergies très fortes, inattendues et très présentes avec
nous pour la suite. Nous ne nous sentons pas seuls.
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