Notre Dame de Paris - Saint Jacques de Compostelle : 1925km en fauteuil roulant

samedi 8 juillet 2017

Samedi 8 Juillet 2017 - Jour 83, étape 39

 

Time flies like an arrow

 

Départ : Albergue Verde, Hospital de Òrbigo / Astorga, Estation de Autobuses

Arrivée : Albergue Pilar, Rabanal del Camino

Distance parcourue : 19,7 km

Podomètre : 28 914 pas

Cumul : 685,7 km / 830 103 pas

Météo : (S)Olé.

Rushes :  88,1 Go
 
 

Jour 83. A l'envers, ça fait 38. À 38 ans, Alain était encore professeur de Taekwondo. Dix ans plus tard, c'est bien la même énergie que celle qu'il a toujours donné à ses élèves qui lui fait reprendre la route. Merci pour cette longue pause ressourçante à la merveilleuse Albergue Verde. Merci à Maud, Kevin, Eva, Amets, Sara, merci à THE Mincho bien sur, merci à tous les autres, merci d'avoir pris soin de lui.

"ça y est, 48 piges". Eh ouais. Le temps file, comme une flèche. Like an arrow. Nouveau départ. On repart. Comme des flèches, pour ne pas louper le bus de 8h30. Mais on est samedi, il n'arrivera à 9h40. L'occasion de faire quelques étirements et de photographier des arcs en ciel sur nos jambes et visages. On s'occupe comme on peut.

Le bus nous mène à Astorga, on repasse devant l'auberge où j'avais laissé Alain après notre dernière étape. Presque pas triché, en somme. Et c'est à 5 que nous suivons les fameuses flèches jaunes. Ces flèches que semblent particulièrement affectionner les mouches, car elles font partie intégrante du trajet depuis quelques jours. Peut-être sont-elles aussi atemporelles que ce chemin. Des mouches du temps ? Des... Time flies ?

Alain file, Kevin suit. Il court, il pousse, ils nous dépassent. "Il y avait comme une énergie entre nous" me dira Kevin le soir. "Je ne sais pas trop si je le poussais ou s'il me tirait, mais nous avions comme un rythme. Enfin, ce soir mes crampes me disent que je poussais quand même. Ce ne sont pas les mêmes muscles que d'habitude qui travaillent. Je ne sais pas comment tu arrives à faire ça depuis deux mois, Alice." Je ne sais pas non plus, mais je dois admettre que ce relais ne m'a pas déplu. Car la reprise seule, même loin du fauteuil, a suffit pour que mes chères ampoules refassent apparition. Accompagnées d'un bronzage à point et d'une démarche de cow-boy, c'est le sexy combo. Est-ce pour cela que c'est au bar de Lucky Luke que nous devions nous arrêter ? Les seuls indiens que nous y croisons sont nos amis italiens de l'Albergue Verde d'il y a deux jours. "Vous avez filé comme des flèches si vous n'êtes partis qu'aujourd'hui !" Non, on a pris le bus pour une étape que l'on avait déjà faite...  Mais on est rapides quand même, c'est vrai.

On retrouve nos Tortillas, on croise des compatriotes, dont le fils pratique de nombreux sports dans un fauteuil ou des équipements similaires à celui d'Alain. Nous parlons de Serge bien sur. Merci encore pour cette invention qui rend tant de choses possibles. Nous croisons un cul de sac, ancien chemin coupé par une voie rapide. Nous croisons des croix, nous toquons des coquilles, nous suivons des arcs en ciel. Nous cherchons des flèches, nous mettons de la crème. Cap à l'Ouest, nous aurons toujours nos ombres devant nous. Jusqu'à Saint Jacques. Tant pis pour les contre-jours et les photos voilées.

Arrivés à l'auberge Pilar, connue et réservée par Kevin, devenu notre guide officiel, nous découvrons avec bonheur qu'un massage est possible. A prix libre. Sacré concept, ce Donativo. En revanche n'en croyez pas l'image sur la photo, promesse de douceur et de ressourcement. J'ai le dos en carquois. Je ne sais pas si cette phrase a du sens, mais il y a comme des flèches dedans. ça pique un peu. ça décape sec.

Je n'ai pas le temps de demander à Alain comment il va de son côté car il dort avant que je ne rentre de la Messe où m'emmène Kevin, dans cette église du XIIè siècle, toute petite et très simple, toute authentique et vétuste. "Ce genre d'endroit me touche plus que les immenses cathédrales" me dit-il. A l'image de ce petit village si mignon. A l'image de ce gigantesque plat de pâtes préparé par Maud et qui vaut tous les restaurants étoilés du monde. A l'image de cette amitié qui nous lie après cette journée de partages, de nos échanges si forts et si puissants, de notre marche commune et de nos histoires complémentaires. A l'image de ces amis que l'on aime, qui nous appellent par surprise, qui nous portent un toast depuis l'autre bout de la France, qui nous touchent au coeur. Like an arrow. Qui nous transperce d'amour.


























































































 




















































































4 commentaires:

  1. Merci pour le partage.
    Heureuse de vous retrouver sur le chemin.
    Encore de belles rencontres et de lumineuses personnes.
    Martine de valmy en vacances

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  2. Le retour des photos des ampoules, ce sont mes élèves qui vont être contents, oups mes anciens élèves, l'école est finie...
    Bon courage pour ces derniers jours de marche sous le soleil espagnol! On pense à vous!
    Bisous à tous
    Sophie/maîtresse en vacances/ Maman

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  3. Alice Alain bon courage !!!
    clémence et emmanuel

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  4. Ca a l'air epuisant, mais magique !
    En vrai Alice, merci d'être une amie extraordinaire, mais aussi un exemple toujours inspirant ! Toutes les rencontres que tu fais, les projets que tu entreprends et l'énergie que tu y mets me donnent juste envie, à mon tour, de me jeter dans l'inconnu des expériences (ce qui n'est pas peu dire en ce qui me concerne, tu le sais).
    Bref Voila, je suis votre chemin avec toujours autant de joie et d'enthousiasme, et je vous souhaite du courage et du bonheur pour la fin !
    Gros bisous,
    Lea.

    Ps: big up a la photo arc en ciel sur ton visage, ça c'est de l'art ��

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